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La lente découverte de l'étrangeté

Montréal, Intouchables, 180 pages.

  
 
 
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La lente découverte de Victor Teboul
Par Chantal Guy, La Presse, Montréal
 
« Je suis un être transculturel », lance en riant Victor Teboul au terme d'une lente explication de son étrange parcours.

Né en Égypte (à Alexandrie) dans une famille juive, il parlait français à la maison, fréquentait l'école anglaise, baignait dans la langue arabe que son père maîtrisait très bien, alors que sa mère discutait en grec. Quand la guerre de Suez éclate, en 1956, ses parents sont incapables de répondre aux nouvelles exigences des autorités qui réclament la preuve que leurs ancêtres sont établis dans le pays depuis 1849. La famille est expulsée et forcée de laisser derrière elle ce qu'elle possédait sur cette terre qui, tout à coup, se révèle ne jamais lui avoir appartenu.

C'est le début d'un long périple qui les mènera tous au Québec, après être passés par la France. C'est en même temps, pour le petit Victor de 11 ans, « la lente découverte de l'étrangeté », expression qui donne le titre à son dernier roman où il relate cette expérience fondatrice de son identité riche et complexe.

« À cause de cette guerre, j'ai découvert que les amis avec qui je jouais au foot étaient Italiens, Grecs ou Maltais, que pour ma part j'étais juif, alors qu'auparavant, on se souciait surtout de savoir qui était bon dans les buts », explique l'écrivain en souriant doucement.

Mais l'aventure, comme la découverte, ne s'arrêtent pas là. Puisque la famille avait adopté le passeport français parce qu'on lui avait toujours refusé le passeport égyptien, elle découvre une fois en France qu'on la considère malgré tout... égyptienne! « La vie est assez faite d'ironie que nous, juifs, étions hébergés dans un couvent », ajoute-t-il.

Ce deuxième roman, en grande partie autobiographique, reprend le personnage de Maurice, découvert dans Que Dieu vous garde de l'homme silencieux quand il se met soudain à parler, qui racontait ses premières années au Québec. Car Maurice, c'est un peu Victor. « Je n'ai rien à cacher, c'est effectivement mon histoire, même s'il y a des choses inventées », confirme l'écrivain. Puis il précise: « Les gens disent souvent mon histoire... Je suis plutôt porté à dire mes histoires. »

Et Victor Teboul sait raconter des histoires. C'est avec tendresse et beaucoup d'humour qu'il évoque, en paroles comme dans son roman, cet épisode malheureux mais révélateur de ses paradoxes identitaires. Qui plus est, cet éveil s'accompagne pour son personnage des transformations de la puberté... En fait, tout lui arrive en même temps. C'est ce que Maurice redécouvre en lisant son journal d'enfance que son père avait réussi à cacher aux autorités lors du départ.

La Lente Découverte de l'étrangeté est le récit de l'expulsion et de l'errance -raconté naïvement par le journal intime de Maurice- à l'intérieur duquel sont intercalées des conversations entre le père et le fils au Québec dans les années quatre-vingt-dix. Maurice veut comprendre pourquoi son père n'a jamais manifesté de rancoeur face à ce qu'on lui a fait subir. « Ce dialogue avec mon père n'a pas eu lieu dans la réalité, confie l'auteur. Il est décédé quatre ans avant l'écriture de ce livre. Je voulais comprendre comment il avait vécu ce que nous avions traversé car visiblement, j'avais été plus marqué que lui par cette expérience, parce que j'étais un enfant. Je voulais raconter comment cet homme avait préféré la vie et l'amitié aux souvenirs rancuniers. »

D'Alexandrie à Montréal

Difficile de résister au charisme de Victor Teboul. Lorsque nous l'avons rencontré il y a environ trois semaines dans un café de la rue Hutchison, nous avons énormément parlé de l'actualité, de Le Pen, du nationalisme, du port du kirpan, d'Israël, de l'antisémitisme. À un point tel qu'il était fort difficile de ramener la conversation à son roman! C'est qu'il est à la fois curieux de son auditeur et généreux dans ses réponses. Ce qui explique bien son entêtement à vouloir comprendre et se mêler aux Québécois francophones dans les années soixante, alors que tout le poussait à intégrer la communauté juive anglophone pendant ses études à Concordia et à McGill. « Tout m'empêchait d'aller vers les francophones, se souvient l'écrivain. Mon accent, leur accent... Quand je ne comprenais pas l'accent du chauffeur d'autobus, il me répondait en anglais! J'étais fasciné par ce peuple qui avait réussi à se préserver et qui était si silencieux. J'avais le sentiment que c'était un défi: il fallait que je prouve que j'étais capable de faire partie de la gang. Ce qu'il y avait de plus profond en eux, je voulais le connaître. »

Professeur de littérature au cégep Lionel-Groulx, il s'est intéressé à la représentation des juifs dans la littérature québécoise (Mythe et image du Juif au Québec, chez Delagrave, 1977) tout en militant pour le PQ et l'indépendance du Québec. « La situation a énormément changé depuis, mais il faut dire que dans les années soixante, le Québec se laissait carrément faire, rappelle Victor Teboul, qui a aussi publié René Lévesque et la communauté juive aux Intouchables. On acceptait dans la deuxième ville française du monde qu'on ne puisse s'adresser à vous en français. Le Québec de l'époque se trouvait défavorisé dans plusieurs domaines et je trouvais qu'il subissait toutes sortes d'injustices qu'il fallait essayer de corriger par des moyens politiques. Quand je voyais des gens capables de s'identifier au Parti québécois qui venait de naître, je trouvais ça courageux, audacieux, et je m'identifiais à ces gens-là. »

Victor Teboul ne craint pas la polémique. Au contraire. Il s'est porté publiquement à la défense de la liberté d'expression lors de l'affaire Michaud, et trouve inquiétant tout musellement du débat public. L'ambiguïté, l'ambivalence, les paradoxes ne lui font pas peur, lui qui s'est tant questionné sur « l'étrangeté ». « Je crois que ça m'a placé en plein dans les interrogations de notre époque, dit-il. Quelles sont nos appartenances? Notre rue, notre quartier, notre pays, notre nation? Ce sera le grand défi du XXIe siècle pour les sociétés multiculturelles et multiconfessionnelles. Au Québec, il faudra voir comment on va vivre ensemble, tout en reconnaissant la différence, avec les acquis et les valeurs de la société d'accueil. Parce qu'elle a des valeurs qu'il faut reconnaître et mettre en lumière -il n'y a pas que la langue!- puisqu'elles attirent tous les jours des gens de partout dans le monde qui ne seraient pas là autrement. Ce sont des interrogations qui me viennent de ce que j'ai vécu moi-même. »

Et, pour prouver ses dires, Victor Teboul sort de sa serviette un vieux cahier d'école barbouillé d'une écriture enfantine, la sienne, dans lequel sont consignés ses souvenirs d'Alexandrie, les prémisses de ses réflexions d'adulte et les premiers mots de l'écrivain naissant.
 
La Presse, Montréal, dimanche 12 mai 2002

LA LENTE DÉCOUVERTE DE L'ÉTRANGETÉ, Victor Teboul, Les Intouchables, 177 pages.
 

Invité à l'émission Aux Arts etc., de Radio-Canada, chaîne culturelle, Montréal,
Par Aline Apostolska

C'est un livre qui est émouvant…c'est un bel hommage aussi à cette pluralité, aux rues d'Alexandrie, (aux) détails de l'enfance; cela a vraiment des odeurs, des couleurs et toute une nostalgie parce qu'on les voit (les Ben Haïm) sur un long parcours jusqu'à la France et jusqu'à Montréal, et ça c'est vraiment très très intéressant.

(Le roman) a cette portée de réflexion que (Teboul) évoque ... On pourrait dire, à son propos à lui : Que Dieu vous garde de l'homme silencieux quand il se met soudain à parler… parce qu'il en a des choses à dire Victor Teboul !

Aux Arts etc., de Radio-Canada, chaîne culturelle, Montréal, mercredi 27 février 2002.

Un entretien de madame Apostolska avec Victor Teboul a été diffusé le même jour dans le cadre de cette émission.

 
La Lente Découverte de l'étrangeté
Par Tristan Malavoy-Racine, journal Voir, Montréal

Dans la très cosmopolite Alexandrie des années 50, un petit garçon grandit, étudie et joue au foot avec des jeunes Libanais, Indiens ou Maltais. Lui-même est d'origine juive, fréquente l'école anglaise, parle grec avec sa mère, français avec son père et ne se soucie guère des traits culturels distinguant ses camarades de cour d'école. Et soudain il y a la guerre. Une guerre qui révèle des différences jusque-là imperceptibles entre les êtres. Ainsi débute La Lente Découverte de l'étrangeté, de Victor Teboul, un roman très proche de l'autobiographie.

Alors que l'Égypte de Nasser et Israël croisent le fer dans l'affaire du canal de Suez, la famille de Victor Teboul est expulsée parce que juive, donc pas tout à fait égyptienne. Commence alors un périple interminable en Méditerranée, avec d'incessants va-et-vient entre Naples, Tunis et Marseille, les émigrants étant tantôt refoulés aux douanes, faute de visas valides, tantôt rebutés par d'autres conflits. Ils séjournent enfin en France, puis, au terme de nouvelles pérégrinations, mettent le cap sur le Canada, terre d'accueil entre toutes, où chrétiens, juifs et musulmans semblent se côtoyer dans l'harmonie. Montréal deviendra leur port d'attache, et Victor Teboul choisira vite le Québec pour pays - l'auteur y vit depuis 1963 et a très tôt épousé la cause souverainiste.

Ici, le regard de l'enfant est recomposé à travers les souvenirs de l'adulte, et c'est dans un oeil naïf que la complexité du monde s'imprime peu à peu, ce monde souvent réduit à des schémas simplistes, qui ne tiennent pas compte des aspirations et des fragilités de l'individu. Le roman est ponctué de retours en arrière, qui nous font passer des discussions entre le narrateur et son père, dans les années 90, à leur arrivée, par exemple, en Tunisie, pays qui aurait pu devenir le leur à la fin des années 50. « Me voici donc Tunisien, alors que je n'ai jamais vu la Tunisie et que je n'en parle même pas la langue! Arabe ne connaissant pas ma culture, Tunisien ne connaissant pas mon pays! Qui suis-je? (...) Je suis un vrai apatride, moi... Je découvre lentement les multiple facettes de mon étrangeté.  ».

Victor Teboul sensibilise le lecteur au drame de ces familles déracinées, à leurs espoirs d'Eldorado trop souvent déçus. On goûte sa manière de raconter en partant du détail, de l'anecdotique (un jeu d'enfant, un repas de famille), pour bientôt embrasser des réalités plus complexes.

À la découverte du monde s'ajoutent les questionnements intimes et l'éveil de la sexualité, ce qui fait beaucoup à développer, sur le plan thématique, en moins de deux cents pages; mais celui qui nous a déjà donné Mythe et images du Juif au Québec et René Lévesque et la communauté juive atteint son objectif premier, celui de montrer la fragilité de nos repères culturels et la difficulté de les réinventer au lendemain du chaos. Éd. des Intouchables, 2002, 177 p.

Voir, Montréal, jeudi 14 mars 2002.


Victor Teboul: Identité multiple
Par Caroline Montpetit, Le Devoir, Montréal

Son récit est triste; c'est l'histoire d'un petit Juif expulsé d'Égypte avec sa famille à cause de la guerre. La Lente Découverte de l'étrangeté, dernier roman-récit de Victor Teboul, qui paraît dans les prochains jours aux Éditions Les Intouchables, n'est pourtant pas un livre morose. Il témoigne même d'un certain humour. C'est sans doute parce qu'il s'inspire de souvenirs d'enfance, et que les yeux de l'enfance, on le sait, voient tout différemment.

À Alexandrie, où il est né, Victor Teboul fréquentait l'école anglaise. À la maison, il parlait le grec avec sa mère et le français avec son père, qui maîtrisait aussi l'arabe. Cette Alexandrie, c'est celle de l'Égypte d'avant la révolution nasserienne, d'avant la révolution nationaliste, une Alexandrie cosmopolite, aujourd'hui disparue.

C'est de cette ville que Teboul, sa soeur, son père et sa mère seront expulsés lors du déclenchement des hostilités entre l'Égypte et Israël, autour du canal de Suez. Sans cette expulsion, sans ce parcours désorienté sur un bateau en Méditerranée, survenu alors qu'il avait onze ans, Victor Teboul dit qu'il se serait peut-être moins identifié à la condition juive. Cette guerre, cette rupture, a aussi été pour lui la découverte du nationalisme. Un nationalisme qui ne résumera jamais les ambiguïtés personnelles des individus.

« C'est un peu ce que j'essaie de raconter, dit l'homme, affable et attachant, en entrevue. Quand j'étais enfant, et quand je suis retourné [à Alexandrie], c'était la même chose, je me sentais égyptien. Quand on est enfant, on n'a pas le sens des différences, des nationalités. J'ai un peu voulu raconter comment, quand est arrivée cette rupture de 1956, je découvrais que mes amis avaient des origines étrangères. J'avais des amis indiens, des amis grecs, italiens, juifs. On ne savait pas qu'on était juif ou italien, on était des enfants... Alors arrive la guerre, et on s'aperçoit qu'on est étiqueté, que chacun doit avoir un passeport pour témoigner de ce qu'il est. »

Et ce qu'on est, ce n'est pas toujours si facile à définir. C'est le message de ce récit d'enfance, dans lequel on entre doucement, puis de plus en plus intensément, auprès de ce jeune homme qui se construit, à travers des amitiés dans différents pays. Que l'identité, telle qu'elle est véhiculée dans l'actualité et les discours politiques, entre autres, est beaucoup plus diffuse, beaucoup moins claire qu'on ne le prétend.

« Aujourd'hui, quand on parle de métissage, de mixage, d'interculturalisme et de multiculturalisme, on évacue trop rapidement les ambivalences, les tiraillements. Et j'ai voulu raconter que, quand on parle de métissage, on ne tient pas compte du fait que nous vivons des ambivalences. À un moment, c'est comme si, en considérant l'histoire, la politique, l'actualité, cela vous frappe en plein visage, on prend conscience de ces ambivalences. »

Des années plus tard, après s'être installé au Canada, qui représentait une sorte d'Eldorado pour ses parents, Teboul a pris parti pour l'indépendance du Québec. Il a aussi étudié l'image du Juif dans la littérature québécoise, sujet sur lequel il a publié un livre, Mythe et images du Juif au Québec (Éditions de Lagrave, 1977).

Jusque dans les années 70, avait-il constaté, le Juif dans la littérature québécoise était associé à l'argent et à la communauté anglophone. « Même jusqu'à très récemment, a-t-il dit en entrevue au journal Voir en juin dernier, les Juifs imaginaires ici étaient rusés, exploiteurs, et non intégrés. » Il y a eu aussi, précise-t-il, à l'époque post-Holocauste, une image idéalisée des Juifs. Depuis, croit-il, citant notamment la dernière trilogie des romans de Marie Laberge, qui se déroulent dans les années 30 et 40 et mettent en scène des personnages juifs, la situation s'est redressée.

« Je pense que les élites nationalistes ont fait du chemin depuis, dans l'analyse de l'antisémitisme au Québec », dit-il. À l'époque, se souvient-il, les gens s'étonnaient que l'on s'interroge de cette façon sur un Québec perçu comme pur et innocent. Cet antisémitisme n'était pas génétique, avait-il précisé, il n'était même que la norme mondiale d'une certaine époque. « En gros, ajoute-t-il, la situation n'est pas du tout la même qu'il y a 27 ans. Et par conséquent, si le nationalisme québécois est mal perçu, ce n'est certainement pas la faute des nationalistes. »

Le Canada, pour cette famille qui avait vécu successivement en Égypte, en France et au Liban, c'était une terre idéale. « Au moins, là, écrit Teboul, pas de guerre civile, musulmans, juifs et chrétiens s'entendent à merveille. » Teboul ajoute que cette situation est demeurée la même aujourd'hui. Et c'est cette laïcité, cette tolérance, qu'il chérit par-dessus tout. Ce sont des valeurs du Québec, qu'il faut nommer, protéger et défendre, à travers les institutions démocratiques. Quant à sa prise de position pour l'indépendance du Québec, il l'explique par les inégalités constatées, à son arrivée, entre francophones et anglophones au Québec.

« Je suis arrivé en 1963. Et entre 1963 et 1968, je me suis aperçu de certaines choses qui faisaient qu'au Québec il y avait des anomalies à corriger, notamment sur le plan de la langue. Il faut dire aussi que, dans les années 60, la situation économique des Québécois francophones n'était pas celle d'aujourd'hui. Je trouvais qu'il y avait des injustices criantes et que l'indépendance du Québec allait certainement corriger cette situation-là. C'est évident que le monde a changé, la situation n'est pas exactement la même, mais c'est une option politique personnelle dont je demeure convaincu. L'indépendance du Québec va permettre la survie de la francophonie québécoise », dit-il.

Et c'est dans ce Québec, où il demeure depuis 40 ans, où sa mère vit, où son père est mort, et où son fils vit, que Victor Teboul demeure et oeuvre.

Il y a quelques mois, il publiait l'ouvrage René Lévesque et la communauté juive, toujours aux Intouchables, un recueil rassemblant une entrevue effectuée avec René Lévesque sur les relations du Québec avec la communauté juive et un texte de Teboul sur les relations entre la communauté juive anglophone et le gouvernement Lévesque.

Les sentiments de la communauté juive envers René Lévesque étaient variés, écrit-il, même si, « en règle générale, le courant majoritaire s'est opposé avec fermeté au projet politique du chef souverainiste ». En entrevue, Victor Teboul affirme d'ailleurs qu'il croit que les communautés culturelles ne devraient pas se prononcer en bloc pour une option politique. « Je trouve que les organisations juives ne devraient pas avoir de position officielle. Cela, je le maintiens. Par rapport à la politique et à la situation du Québec, je maintiens très fermement qu'il devrait y avoir une neutralité de la part des organismes officiels. » Rafraîchissante discordance de cette voix, singulière et plurielle à la fois.
 
La lente découverte de l'étrangeté
Victor Teboul
Les Intouchables
Montréal, 2002, 180 pages        

Le Devoir, Montréal, samedi 2 février 2002. Pour lire l'article dans le journal Le Devoir, cliquez ICI.   

Les articles ci-dessus sont aussi disponibles en fichier PDF. Veuillez cliquer ICI.

 

English Review

Jewish Writer Reviews His Diary And a Wonderful Book Is Born

By Nancy Snipper

When Victor Teboul was a young boy, he began writing a diary. The time was 1956 when England, Israel and France began the protracted conflict against Egypt over the Suez Canal. At the age of 11, he witnessed his father being shut away in jail and the subsequent expulsion of his family, along with thousands of other Jewish families.

Still, he kept on writing in his diary. He stopped at the age of 18 when he came to Montreal.

"We ended up in France as refugees in a monastery near Grenoble. Then we moved to Paris, and lived there for six years," said Teboul, noting his family was given one week to get out of Alexandria when war broke out - a place that nurtured his cosmopolitan outlook and ebullient spirit.

"In Alexandria, my family spoke so many languages: Arabic, Greek, French, Italian - whatever suited the moment at hand. I had many Arab friends, a friend from Malta, friends from all over Europe. Alexandria was a mini world ", said the 57-year-old writer who went back to the city many years ago to visit the place that gave birth to his novel.

"Everything had changed. You could only hear Arabic on the streets; life wasn't at all the same."

In his latest work, La lente découverte de l'étrangeté (published by Les Intouchables), Teboul introduces Maurice, a young boy totally at peace with the world. Part of the book explores this young boy's love affair with the multitude of cultures and languages swimming around him in Alexandria. He feels a part of everything - until war whisks off his father and family, and Christmas Eve becomes the last one spent in Egypt.

The book takes place in Montreal, France and Alexandria, and it is a recollection revealed through diary form of the events leading up to this war, the aftermath and a new life in Montreal that centres on Teboul's family. It covers a period from 1950 to 1990.

Moreover, the book delves into a generational issue where son confronts father many years after the war. He also confronts his own emotional transformation from joy and tenderness towards his native land to sorrow for it.

Indeed, as events unfold and the boy ages, anger towards his passive father sets in, for Maurice wonders why his father never resisted being carted off to jail; nor did his father ever speak about the injustices the Jews suffered.

In fact, the novel starts with his 90-year-old father handing Maurice (now 40) his diary recovered from a stack of books the father is organizing in their Montreal home. He knows he's not long for this world, and wants his son to repossess his precious diary.

"The diary in the novel and the dialogue between the father and son is based on true events. My diary is three volumes; the book is only 177 pages," said Teboul, a cegep professor of French literature who still finds time to write. To date, he has authored six books, and is already working on another one that addresses the issue of immigrants and Canadian values.

"I've had to take a six month sabbatical to write La lente découverte de l'étrangeté, but it's a book whose story had to be told," he said. "I've received so many e-mails from people who appreciated reading a novel based on the plight of Egyptian Jews, and the French press reviews have been extremely supportive too."

Teboul possesses a Ph.D in French studies from the Université de Montréal, and was a former member of Conseil de Presse and Conseil Supérior de l'Éducation. He also wrote and hosted several radio series on Radio-Canada, one of which focused on Israel's 40th Anniversary.

"I have experienced many hardships, but there is no message in my novel. I don't want to tell people what to think. I want them to participate in the experience. In writing it, I wanted to find something beautiful to talk about, despite what's happening in the world. You have to have hope."

The Chronicle, West End Edition, Montréal, Wednesday, Sept. 25, 2002, p.7.



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