L’écrivain québécois Victor Teboul est engagé depuis longtemps déjà pour la défense d’un principe démocratique fondamental, à savoir le sens critique. Au cours du récent débat sur le projet de Charte de la laïcité, ce principe a subi des assauts majeurs, surtout de la part de groupes qui perçoivent toute affirmation de la laïcité par les Québécois de souche comme constituant une atteinte à leurs droits.
Pourtant, en qualifiant les Québécois d’intolérants parce que la plupart d’entre eux, comme l’ont montré les sondages, préfèrent la neutralité et la laïcité à tout dogmatisme, fût-il religieux ou politique, ne fait-on pas preuve de méconnaissance de l’évolution de la société québécoise ?
C’est cette méconnaissance du Québec qui donne lieu à une mentalité d’assiégé auprès de certains groupes ethnoculturels gagnés au multiculturalisme canadien, dont les médias de langue anglaise ne cessent de faire la promotion.
Mais la mentalité d’assiégé a cela de particulier qu’elle n’a ni nationalité ni religion. Elle peut être tout autant chrétienne, juive ou musulmane, blanche ou noire, canadienne ou québécoise, dépendamment des contextes et de l’actualité. On trouvera d’ailleurs dans cet essai de nombreux exemples de cet état d’esprit universellement partagé. Car, tout indépendantiste que soit Victor Teboul, il ne peut s’empêcher de dépister aussi cette attitude auprès de certains souverainistes.
Cet ouvrage risque de vous surprendre, voire de vous déstabiliser par la singularité de son propos et par l’aspect inhabituel de son approche. Victor Teboul fustige régulièrement dans ses interventions publiques les apôtres de la bien-pensance et de la rectitude politique. Du grand cru. À déguster sans modération.
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